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Français CP/CE1 - Lecture - Les caprices du petit prince




Les caprices du petit prince





Chapitre 1

Il était une fois un petit prince très gâté. Lorsqu'il demandait ceci ou cela, 
aussitôt ses parents répondaient : 
- Si tu veux, tu l'auras.
Un jour, le petit prince dit : 
- Je veux une épée, une vraie. Pas une épée de bois ! Je veux une épée de combat 
comme celle de Papa.
Aussitôt son père accepta. Le forgeron fabriqua donc une épée de combat comme 
celle du roi.
Le petit prince frappa de son épée tout ce qui passait sous son nez. Il transperça 
les fauteuils les polochons. Il mit en pièces le veston d'un baron.
Lorsqu'il en eut assez le petit prince dit : 
- Je veux un cheval, un vrai. Pas un cheval de chiffon, non ! Je veux un cheval 
blanc comme celle de Papa.
Aussitôt sa mère répondit : 
- Si tu veux, tu l'auras.

Le palefrenier amena donc un cheval blanc comme celui du roi. Le petit prince 
galopa longtemps. Il traversa les jardins, les champs. Il piétina les choux des 
paysans.
Lorsqu'il en eut assez, le petit prince dit : 
- Je veux une couronne, un vrai. Pas une couronne en carton, non ! Je veux une 
couronne d'or comme celle de Papa.
Aussitôt, le roi et la reine acceptèrent parce qu'une couronne, c'est beaucoup 
moins dangereux qu'une épée. Le bijoutier fabriqua donc une couronne d'or 
comme celle du roi. Le petit prince mit sa couronne et dit à tous ceux qu'il 
rencontra : 
- Je porte une couronne, saluez-moi.
Prenant cela pour un jeu d'enfant, les servantes, les gardes et même les ministres 
le saluèrent royalement. Mais à se faire saluer de la sorte, le petit prince eut une 
idée : 
- Je veux être le roi, le vrai. Je veux être le roi à la place de Papa !
Et pour la première fois la reine ne dit pas oui : 
- Mais enfin, mon chéri, tu es bien trop petit !
        Le roi, lui devint tout rouge et explosa : 
        - NoN,NoN et NoN ! Le roi c'est moi !
Alors le petit prince dit : 
- Puisque c'est ainsi, je m'en vais d'ici.


Chapitre 2

Le petit prince partit droit devant lui avec son cheval, sa couronne et son épée. En 
chemin, il appela un paysan qui travaillait dans son verger : 
- Je suis le roi et j'ai faim ! Donne-moi la plus belle de tes pommes !.
Le paysan pensa : « Un roi si petit, cela ne se peut pas, mais il porte une belle 
        couronne. » Puis il dit d'un ton flatteur : 
- Pour Votre Majesté, je cueillerai la plus belle de mes pommes en échange de sa couronne.
Le petit prince, qui ne connaissait pas la valeur des choses, échangea sa couronne 
d'or contre la pomme du paysan.
Un peu plus loin, le cheval se mit à boiter. Il avait trop galopé. Une vieille dame et 
son âne passaient justement par là.
  Le petit prince s'écria : 
        - Je suis le roi ! Donne-moi ton âne, mon cheval est fatigué !
La vieille dame pensa : « Un roi si cet âge, cela ne se peut pas, mais il a un jeune 
cheval que je saurais soigner. »
Puis elle dit gentiment : 
- Que Votre Majesté prenne mon âne en échange de son cheval !
Le petit prince, qui ne connaissait rien aux animaux, échangea son cheval contre le 
vieux bourricot.

Chapitre 3

A l'entrée de la forêt, un brigand armé jusqu'aux dents se mit en travers du 
chemin. Le petit prince ordonna : 
- Pousse-toi de là ! Tu ne vois donc pas que je suis le roi ?
Le brigand, qui avait vu la belle épée, éclata de rire : 
- AH, AH, AH, si tu es le roi, alors bas-toi !
Le petit prince, qui ne connaissait rien au combat, leva son épée. Mais il fut 
aussitôt désarmé. Son épée vola dans les airs et retomba dans les mains du 
brigand, qui disparut en un instant.

La nuit commençait à tomber. Le petit prince, qui ne connaissait rien aux dangers, 
s'avança très loin dans la forêt. Soudain, il entendit un grognement. L'âne, en 
sursautant, le fit tomber juste entre les pattes d'un loup terrifiant.
Le petit prince bredouilla : 
- Je... Je... Je suis le roi, et tu ne me mangeras pas.
Mais le loup, qui ne comprenait rien au langage des hommes, ouvrit sa gueule 
immense. Ses crocs, longs et pointus, brillaient comme des couteaux.
L'éclair d'une lame d'acier traversa la nuit.
Le petit prince poussa un cri de joie : 
- PAPA !
D'un seul coup d'épée, le roi envoya le loup à cent lieues de là. Le petit prince se 
blottit dans ses bras et murmura : 
- Papa, le vrai roi, c'est toi. Vite emmène-moi !
Lorsqu'ils arrivèrent au château, la reine offrit au petit prince trois cadeaux : 
une épée de bois, un cheval de chiffon et une jolie couronne en carton.
  
Auteurs : Dominique Dupriez & Frédéric Rébéna
Édition : Milan poche Benjamin Collection Quelle aventure



 
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